jeudi 28 avril 2016

Le coaching artistique, introduction



Le coaching artistique
peinture de Andrey Remnev.

Le coaching artistique, plus précisément le travail du jeu de l’acteur et sa mise en espace, est impossible à résumer, tant il part de la personne même du comédien, au moment précis de son projet, de sa démarche. La méthode, s’il y a, se fonde donc singulièrement sur le sujet, son besoin et la circonstance. Comment imposer un protocole à ce qui engage la personne dans son propre processus créatif. Nous partons donc du vide inhérent à toute création, sa gestation, processus avant tout féminin, intuitif, réceptif. Ensuite, le masculin imposera ses limites, indispensables à l’accomplissement. Le masculin et le féminin, paternel et maternel, harmonieusement intégrés, nous conduisent à nous-même, acteurs-créateurs de notre propre existence, spontanés et conscients, à l’aise et intègres dans toute circonstance. Il y a souvent nécessité d’une déconstruction des imitations, des inhibitions, des illusions, pour peu que nous ayons perdu notre expression authentique. Le travail consistera à libérer les tendances positives naturelles pour relancer les forces créatrices et de changement. L’espace sacré, protégé de la scène permet de se dévoiler sans se mettre en danger, d’expérimenter de nouvelles formes, de reconnecter avec des sub-personnalités jusqu’ici refoulées dans l’ombre, non admises car non conformes… L’acceptation inconditionnelle de ce qui advient dans cet espace de vulnérabilité (et aussi souvent de très grande énergie !) permet de dénicher et d’exposer de nouvelles possibilités de jeu, ou de relation. On peut y découvrir sa voix, enfermée jusqu’alors dans des imitations ou privée de souffle, redéployer des parties de son corps, etc. Il y a toujours au début du processus, une étape incontournable de mise au jour du refoulé, du caché, de ce qui apparaissait honteux, ridicule, etc… tout ce qui a fait barrage à la spontanéité de l’enfant, non pas en lui donnant de justes limites mais en y imposant un jugement castrateur. Tel acteur restera confiné dans des rôles de gentil garçon, telle comédienne sera dans l’impossibilité d’interpréter la séduction, etc. L’éventail des possibilités de rôles, du talent et du plaisir à incarner des personnages variés s’en trouve réduite à peau de chagrin ! Et la difficulté d’entrer dans telle relation avec nos partenaires nous obligera à surjouer, à encombrer notre jeu de trucs, à illustrer par des gadgets, des manipulations inutiles, usant de toutes les ficelles et techniques possibles pour cacher nos désarrois… Il faut bien un jour, voir que l’empereur est tout nu…

Le cheval du vent, sourire à la peur

Le cheval du vent, ou Lungta, en tibétain, c'est la galanterie, la bonne humeur, la dignité et la douceur réunies dans la personne du guerrier. C'est une certaine magie que l'on découvre lorsqu'on se connecte au principe de l'Ashé, de la confiance primordiale. Il provoque une étincelle et galvanise une énergie chez le guerrier, le transformant en personne presque surhumaine. Le maintien change. On commence effectivement à avoir l'air différent. On développe une force et une élégance immenses... On a le sentiment de mener vraiment sa vie, au sens le plus complet du terme. On n'a plus besoin d'un architecte ou d'un tailleur pour remodeler son monde. L'art du guerrier se raffine alors davantage : on devient un vrai guerrier.

Chögyam Trungpa/Sourire à la peur