jeudi 17 mars 2016

Le cheval du vent-coaching-médiation singulière accompagne les personnes dans toutes les situations qui posent question (médiation) : reconversion, management, recherche d'emploi, projet de vie, professionnel et artistique, burn-out, conflit relationnel, difficulté personnelle, familiale, etc. dans leur manière unique de s'inscrire dans le collectif, d'être avec les autres. L'originalité de la médiation singulière tient à ce que la question est traitée dans sa globalité et non en la saucissonnant par catégories. La médiation singulière s'intéresse à l'application des procédures dans la mesure où elles interrogent la personne en tant que sujet-singulièrement-créatif. A environnement diversifié, complexe, positionnement diversifié, singulier ! "Ce dispositif a fondamentalement la vocation de faire sortir le sujet hors de la répétition qui l'enferme, qui est contraire à la créativité et génère de l'ennui, quelles que soient ses qualités." Dominique Lecoq - Conservatoire National Arts Et Métiers

Le mot coaching ne veut plus rien dire, entretien avec Dominique Lecoq



"Le mot "coaching" ne veut plus rien dire du tout!"
Un entretien avec Dominique Lecoq

Dominique Lecoq est coach, psychanalyste, maître de conférence au CNAM, où il enseigne la formation, la médiation et le coaching dans un cursus qui rencontre un véritable succès.
Pourquoi le coaching rencontre-t-il un tel succès aujourd'hui ?
Parce que dans le travail les gens se trouvent dans des situations qu'ils ne peuvent pas analyser. Dans une situation nouvelle, à l'occasion d'un changement, telle qualité devient un défaut (au sens de manque). On est toujours en retard d'une guerre ! Comme par ailleurs le travail est rare et que chacun tend à avoir un niveau de responsabilité considérable, on doit travailler au niveau du sujet humain, avec sa complexité.

Les entreprises aujourd'hui ont besoin de mesurer les bénéfices de leurs actions. Peut-on évaluer le coaching ?

Regardez le temps que l'on a mis pour intégrer des critères environnementaux dans l'activité économique des entreprises. Il a fallu pour cela que les préoccupations écologiques nous fassent toucher du doigt la nécessité de tenir compte des ressources naturelles. Il en est de même pour le coaching et le travail de formation. Les entreprises ont a élaborer des critères sur ce qui fait dysfonctionnement dans le travail, sur la qualité de la relation. C'est particulièrement nécessaire avec le travail en réseau, qui distend les liens entre les personnes. Le coaching permet de travailler ces questions, sans apporter de réponses générales. Il y a donc de nouveaux critères à inventer.
Des critères portant sur la qualité de la relation?
Oui. Car, entre personnes ayant des intérêts, des logiques différentes dans l'entreprise, il est finalement normal de... ne pas s'entendre ! Or l'efficacité de l'organisation dépend de la qualité de l'échange entre les personnes. Le coaching est un dispositif qui permet de trouver des réponses singulières dans cette situation.
Est-ce que le coaching n'est pas au fond un moyen de dépasser une gestion des ressources humaines qui se placerait sur le seul plan de la réussite ou de l'échec des personnes ?
Il y a qq années, IBM avait mis en place un système de notation de la performance, avec au bout, une élimination programmée des "moins performants". Cela voudrait dire que l'activité travail n'a de valeur que du côté de la performance, et aucun caractère social. C'est aberrant. Un échec avec un client, ou sur un projet, n'est pas nécessairement un échec de la performance de l'entreprise.
On dit que le coaching est rendu nécessaire par l'incertitude, la complexité actuelle. Un sujet humain ne porte pas à lui seul la performance. Quelle que soit sa tache, il est évidemment pris dans cette complexité. C'est scandaleux de reconnaître la complexité de l'économie, et de dire que pour le sujet, il n'y aurait que de la simplicité...
C'est une attaque contre les approches comportementalistes ?
Bien sûr. On ne peut pas rester sur le seul descriptif des comportements humains. Sinon ça renvoie au fait que le sujet est, en définitif, coupable. Quelqu'un qui échoue sur un projet peut apporter beaucoup à l'entreprise, à condition d'en faire une analyse convenable, ce qui va permettre le partage avec d'autres dans le processus de travail. C'est pour ca que le coaching ne relève pas de l'individualisme mais de l'échange avec les autres.
On constate parfois une confusion des DRH et dirigeants face au coaching, parce qu'ils sont confrontés à des offres très différentes qui se présentent toutes sous cette domination. Qu'en pensez-vous ?
La connaissance que les personnes des RH ont du coaching vient pour l'essentiel de la littérature professionnelle, très marquée par les approches anglo-saxonnes. Le coach y apparaît souvent comme un spécialiste du secteur d'activité, qui vient servir de béquille auprès de quelqu'un de défaillant.
Or ce que le coach sait faire, c'est: conduire un coaching. Il n'a pas à connaître le secteur d'activité de la personne coachée. Il n'apporte pas une réponse technique, liée à l'activité en tant que telle, mais à la position des acteurs dans l'activité. S'il y a qq chose qui fait probleme, ce n'est pas qu'ils sont défaillants, qu'ils sont en faute, c'est que devant une situation relationnelle, une évolution de l'environnement professionnel, ils se trouvent devant une difficulté à analyser.
Les prescripteurs demandent souvent quels sont les critères à retenir pour le choix d'un coach ?
Je trouve bien que les DRH prennent le temps de rencontrer des coachs pour établir une liste de personnes agréées. Si une demande de coaching apparaît dans l'entreprise, elle peut être traitée par un des coachs retenus.
"Coaching" est un signifiant vide, qui veut tout ou rien dire - ce qui revient au même. Tant que vous ne m'avez pas dit ce que vous faites en tant que coach, je ne sais pas ce que vous appelez coaching. Un coach est aussi un sujet. Il faut lui demander sur quel objet il travaille. Et non pas quelle est sa méthode. Il n'y a pas de méthode truc pour résoudre les problèmes de TOCs ! C'est du pipeau. Ce que nous avons mis en place au CNAM c'est un dispositif dans lequel le sujet se met au travail. On ne peut donc pas garantir des résultats. Mais depuis 15 ans, on ne nous a jamais dit que cela ne servait à rien. Et les entreprises reviennent nous voir.
Il me semble que le coaching est bien une formation. Pourtant le coaching n'est pas reconnu comme une formation par la DDTEFP (Direction de l'Emploi et de la Formation Professionnelle) ?
C'est parce qu'en tant que coach nous ne pouvons définir à l'avance un programme de formation ! Ce qu'on nous dit, c'est: "nous avons défini des critères pour les formations, le coaching ne rentrant pas dans nos critères, ce n'est pas de la formation". CQFD... Quand Binet a construit son test d'intelligence, on lui a demandé ce qu'était l'intelligence. Il a répondu: c'est ce que mesure mon test... Voilà où l'on en est.
Or, précisément, nous devons faire entendre que le coaching est le mode de formation qui correspond le mieux à la nature actuelle du travail. Le DIF, par exemple, apparaît tout à fait adapté au coaching. Nous ne devons pas nous satisfaire de la situation actuelle.




La médiation singulière selon le C.N.A.M.



Le coaching ou Médiation singulière 

CNAM (Conservatoire National des Arts Et Métiers)

Le coaching est une activité qui interroge encore, dans le cadre des relations au travail, à l’Entreprise ou à l'Institution compte tenu :
- de la complexité du contexte professionnel qui nécessite des réponses multiples
- des diverses approches du coaching, qui s'approprient ce terme

Le contexte

Pour l'entreprise : pour être performantes les entreprises doivent affronter la contradiction de ne pas se contenter des seules réponses d’organisation et de procédures.  Pour laisser plus de place à l’innovation et à la création, les Entreprises/Institutions ont pris conscience de la nécessité de faire appel à des collaborateurs qui vont innover à tous les niveaux, et donc qui s’engagent et qui engagent.
Pour les collaborateurs : la responsabilité de chacun, particulièrement des managers, est considérable. Ils exercent leur activité dans un contexte de travail rare*, de plus en plus incertain et complexe, où le caractère immédiat des décisions tend à devenir la règle.
*Travail rare : La proportion du temps consacré au « vrai travail », objet même de la présence dans l'entreprise, diminue dans le temps global de présence au profit des procédures et des dispositifs de gestion de la complexité (réunions, lecture des mails, application de normes...)

Notre approche singulière

Face à cette complexité, notre conviction est qu'il est nécessaire d'offrir à chacun des collaborateurs les conditions lui permettant de se poser en tant que sujet.  C'est-à-dire, de s'autoriser à penser, à décider, à élaborer et à construire . Il sera ainsi capable de « répondre de… », d’exercer la délégation avec confiance et loyauté, d’assumer ses décisions, d'avoir le pouvoir de faire quelque chose
Notre pratique du coaching s'inscrit dans cette vision et propose un espace de travail et de parole dans lequel le coaché, sujet, élabore sa propre réponse.
Cela permet au salarié, qui n'a pas nécessairement la possibilité ou le souhait de le faire au sein de son entreprise avec sa ligne hiérarchique ou ses pairs, d'échanger sur ses questionnements propres .
Le coach est garant du cadre, propose une écoute attentive et disponible, ponctue la parole d'interruptions mettant en valeur les aspérités significatives.

Objet

Le coaching a pour objet de permettre à la personne coachée d'analyser les éléments en jeu dans sa situation professionnelle et son management : acteurs, contraintes personnelles et institutionnelles, objectifs, stratégies, etc. Leur analyse permettra à la personne coachée de repérer les phénomènes rationnels et relationnels à l'oeuvre, de dénouer les facteurs conscients et inconscients générant des difficultés et de s'approprier les éléments et les concepts facilitant son positionnement professionnel et managérial.

Contenu

Le contenu du travail de coaching sera déterminé en fonction des besoins exprimés et de la situation de travail. Dans son intervention, le coach élabore et construit avec la personne coachée un mode de travail adéquat aux objectifs et conforme au service demandé.
Le coaching se déroulant dans une certaine amplitude de temps donne l'opportunité  au coaché d'élaborer des réponses nouvelles et d'en mesurer aussitôt les effets en situation de travail. Les séances constituent un moment de conceptualisation et d’appropriation.

Une formation personnalisée en situation professionnelle

Les effets du coaching sont durables : le dispositif permet au coaché d'élaborer des réponses qui lui sont propres - à la différence de solutions plus artificielles suggérées par des approches modélisantes.
L'inscription du travail dans une durée et le positionnement éthique du coach dans sa relation au coaché contribuent pour une grande part à l'efficience du coaching.
Ce qui se construit au cours d'un coaching est un socle positif pour tous les aspects de la vie professionnelle future puisque il touche à des éléments de qualité comme la quête de sens, la recherche de valeurs, la compréhension de son fonctionnement mettant en échec la répétition de situations négatives.
Il y a un avant et un après coaching.