mercredi 5 avril 2017

Entretien avec Marie-Laure Léon, coach et médiatrice personnelle

Entretien avec Marie-Laure Léon, coach et médiatrice personnelle

Depuis quelque mois, j’ai ouvert un espace de coaching et de thérapie, à Toul. Exceptionnellement en cas de handicap, je me déplace à domicile. J’interviens aussi en entreprise, pour des groupes. Je lance également cette année un groupe de femmes et un autre de préparation à la retraite. J’ai également commencé à transmettre, après 30 ans de pratique, une approche de la méditation de pleine attention (ou pleine conscience).

Je m’adresse à des managers ou cadres d’entreprises et à toute personne portant un projet personnel ou professionnel, ou juste une curiosité délibérée pour lui-même et la recherche d’un sens plus profond à son existence. J’accompagne aussi les situations de crise
, burn-out ou bore-out, les changements, les pannes de créativité, les difficultés récurrentes, les décisions difficiles, les orientations insatisfaisantes, les « hauts potentiels » et leur complexité, etc.

Je m’intéresse beaucoup aujourd’hui à l’émergence de ce qu’on nomme entreprises libérées, ou organisations Opale, qui sont fondées sur l’autogouvernance (à laquelle je me forme), la confiance (à laquelle je m’emploie !) et des objectifs de satisfaction des clients et de plénitude des salariés. Et en plus, économiquement, ça marche !

Dans ma posture de coach « Opale », je me permets donc de proposer à mes clients de creuser l’incertitude initiale inhérente à ces mêmes questionnements pour créer pas à pas un nouveau modèle, organique et poétique autant qu’efficace !

Vous employez le terme de médiation singulière ou personnelle, vous pouvez nous expliquer ?

C’est un terme plus précis pour l’activité de coaching, devenu un peu trop fourre-tout et finalement peu compréhensible. La médiation singulière, a été élaborée par Dominique Lecoq du Conservatoire National des Arts et Métiers, où je me suis formée. Cette méthode m’a tout de suite convenu dans la mesure où elle laisse toute sa place à la personne dans sa singularité, son originalité, ses propres modes de compréhension et de fonctionnement.

Pour ma part, je préfère employer le terme de médiatrice personnelle, plus parlant ! J’aime me voir comme une révélatrice, car c’est ce que je suis, pour le meilleur et pour le pire (rire) !. Je réussis à admettre (j’ai 61 ans) que j’ai une capacité à repérer et révéler les potentiels des personnes et des organisations, à mettre en lien, à me brancher sur ce qui se dit et surtout ne se dit pas, se joue ou pas... Ce qui fait que j’ai une intuition de ce qui se passe propre à aider mes clients à dénouer leurs propres crises, à répondre à leurs propres interrogations, à entendre leur voix singulière… C’est le fruit de 50 ans d’investigations personnelles, de formations et de défis, d’opiniâtreté et peut-être d’un tout petit talent.

Pour mieux comprendre, pouvez-vous expliquer quelles sont vos méthodes ?

Je n’applique pas de méthode systématiquement car je préfère répondre à chaque personne en fonction de sa demande particulière. Je laisse ainsi complètement la place à ce qui va se dire, ou se faire, grâce à une écoute et une acceptation inconditionnelle. Ce savoir être est « l’outil » le plus performant et le plus créatif qui soit !!! Il s’agit d’offrir à la personne un espace où elle recevra une pleine attention, une écoute assidue. C’est la mise en pratique de cette précieuse intelligence du cœur qui vont lui permettre à son tour de s’appuyer de plus en plus sur elle-même. Et en s’appuyant sur sa propre compréhension, en prenant l’habitude de s’écouter et de se faire confiance, elle retrouve la direction et l’autonomie de ses choix, la pleine possession de ses moyens, en relation avec la réalité.
Nous souffrons pour la plupart d’un manque de soutien véritable, d’un étai qui nous permettra de reprendre notre souffle et récupérer notre force intérieure et notre créativité, mises à mal par les difficultés et le manque de recul. Nous sommes soumis et entrainés à la performance et à la compétitivité, et cela nous isole ! Si nous prenons le temps de nous retourner sur nous-mêmes, nous constatons que nous pouvons au contraire nous appuyer sur nos différences, ainsi que sur celles des personnes de notre entourage qui deviennent alors des complémentarités et non plus des obstacles. Et ce n’est pas une injonction supplémentaire à être « bon », à être « adéquat » mais à vivre heureux et en harmonie, tel qu’on est !

Vous dîtes qu’étant bons nous ne pouvons pas être heureux ?

Bien au contraire, mais si être bons consiste à nous diviser, ce n’est plus de la bonté, ou en tout cas, c’est une bonté qui porte en elle-même son contraire, la méchanceté ! Il n’y a de bonté que si c’est la totalité qui est vue avec bienveillance. Comme un parent aimant qui aura de l’amour pour son fils, même si celui-ci manifeste de la colère ou de la jalousie et qui l’aidera à grandir dans le respect et la sympathie, ce qui n’exclut pas les limites nécessaires. La manière dont nous nous sommes construits étant enfants vient de ce que nos parents, nos enseignants, nous ont permis ou non d’être nous-mêmes, dans nos ressentis, et la manière dont ils nous ont aidés à intégrer, accueillir ces ressentis violents. Et ceci conditionnera en grande partie nos existences, nos choix professionnels et amoureux jusqu’à parfois nous enfermer dans un système qui nous étouffe. La question est : aujourd’hui qu’est-ce qui m’empêche de m’accomplir ?

Souvent, le premier constat que nous faisons lorsque nous commençons un travail de connaissance de soi (ou de développement personnel…) ou toute autre « médiation personnelle », est que nous nous aimons si peu que nous sommes incapables de nous accueillir tels que nous sommes.
C’est la première source de stress car nous cherchons à changer, à nous améliorer sur la base d’un rejet des parts de nous-mêmes que nous jugeons inadéquates, mauvaises, honteuses… Nous finissons par nous diviser, un aspect luttant contre un autre, quand ce n’est pas une part tyrannique de nous-même qui a pris le devant de la scène au dépend de nos autres besoins.

Ce n’est qu’en re-connaissant et en réconciliant toutes ces parts, en face d’une personne qui nous accueille tout entier tel que nous sommes, que nous retrouverons le mouvement naturel de notre existence. Et enfin commencerons à oser être, sentir, vivre et non plus subir. Nous cesserons de prendre des décisions que nous ne tenons jamais car nous n’étions pas unifiés pour la prendre… Regardez, vérifiez !

Dans la pratique, comment ça se passe ?

En individuel, je reçois à mon bureau, rue Gabriel Mouilleron à Toul. Dans un premier entretien où la personne expose sa demande, nous convenons d’une méthode et d’un cadre de travail. Nous nous entendons également sur le prix des consultations. L’argent étant un thème fondamental dans notre relation avec nous-même et notre indépendance, cela est souvent un bon motif pour le coaching.

Sur quoi je m’appuie ?

8 ans d’analyse jungienne et un cycle de formation-action de 6 ans avec Lily Jattiot (auteur de La dynamique du soi et formatrice méthode Chamming’s de management interactif)"
Formation certifiante à la médiation singulière (CNAM de Paris) avec Dominique Lecoq
3 ans de travail de clown, formation à l’improvisation théâtrale, masque, etc
Formation DEFA. Spécialisation Pédagogie et Relations humaines
30 ans de recherche en tant qu’élève d’Arnaud Desjardins (auteur de L’audace de vivre, La voie du cœur, etc…)
Plusieurs années de travail « archéologique » sur les émotions (lyings avec Olivier Humbert et un an "d’approfondissement" avec Christophe Massin, auteur de Le bébé et l’amour, Réussir sans se détruire, etc)
25 ans d'expérience comme directrice d’équipements et de projets socio-culturels, médico-sociaux, chef de cuisine (une aparté), chargée de projets…
Et plus encore de recherche personnelle "autodidacte" !

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